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Covid-19 pour tous

Report des JO Tokyo 2020

Après la Chine et les pays asiatiques, l’Europe a été tout naturellement touchée par l’épidémie de covid-19 en ce début d’année 2020. La propagation s’est faite rapidement en l’absence de fermeture des frontières. Quelques événements ont probablement permis d’accélérer la diffusion du SARS-CoV-2 : un rassemblement évangélique à Mulhouse du 17 au 21 février, le match de ligue des champions à Milan entre l’Atalanta Bergame et le FC Valence le 19 février, le salon de l’agriculture du 22 au 29 février - visité chaque année par près de 600 000 personnes et qui avait fermé un jour plus tôt par précaution et enfin le 1er tour des élections municipales du 15 mars.

De nombreux sportifs ont été infectés par le SARS-CoV-2 dont Paulo Dybala, joueur de la Juventus de Turin :

« Je me sentais très fatigué, je sentais que j'avais le corps très lourd. Les muscles étaient douloureux et je devais m’arrêter. Je manquais d'air, et je ne pouvais rien faire ».

Le CIO a reporté les jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020 à l'année prochaine. La liste des sportifs CutiesOfTheYear sera dévoilée ultérieurement. (Màj : la liste pour les JO de Tokyo 2021)

Un essai avorté pas si éthique

Au drame de la pandémie s’est ajoutée la bataille pour s’accaparer l’indication dans la maladie et rafler le marché. L’Inserm dont l’image avait déjà été sacrément ternie en 2018 au sujet de la nomination de son nouveau PDG, en remet une couche en préparant une étude Discovery au petits oignons pour disqualifier l’hydroxychloroquine et remettre en selle (?) le remdésivir, l’antiviral de l’américain Gilead, bien aidé par Bruce Aylward, conseiller spécial du docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, qui prédit le 25 février qu' un seul médicament peut avoir une efficacité et c'est le remdésivir . Ignorance ? Incompétence ? Mensonge délibéré ? Au même moment une autre molécule au profil de sécurité bien plus documenté (l'hydroxychloroquine) était testée dans les hôpitaux chinois et avait elle aussi démontré son efficacité in vitro (1).

Comment ont été sélectionnés les candidats pour l'essai Discovery ?

  • Le remdésivir est un antiviral expérimental développé par la firme Gilead Sciences pour le traitement de la fièvre Ebola et autres infections à filovirus. En janvier 2020 le premier cas de covid-19 aux États-Unis, un américain de 35 ans dont les premiers jours de la maladie ont été traités avec de l'ibuprofène par l'équipe soignante, reçoit du remdésivir et survit. En France la presse rapporte un autre cas de patient supposément traité avec remdésivir : un patient de 48 ans hospitalisé au CHU de Bordeaux infecté par le nouveau coronavirus a pu sortir après 22 jours d'hospitalisation. Pas de quoi sauter au plafond. Toutefois le professeur Bruno Lina en charge de l'essai Discovery se montre enthousiaste sur cette molécule car elle a montré un effet in vitro .
  • Avant le départ de Discovery l'association ritonavir/lopinavir a été testée en Chine. La conclusion fut sans appel : aucun intérêt - article paru le 18 mars 2020, essai "LOTUS China" (2). L’Inserm et ses médecins-chercheurs en sont conscients mais espèrent obtenir un résultat différent en administrant le traitement avant que la maladie ne soit trop développée et/ou en ajoutant un interféron beta. De quoi se questionner sur leur santé mentale puisque leur étude ne verra que des patients hospitalisés – c’est à dire qui ont une forme avancée de la maladie.
  • L’hydroxychloroquine est le dernier candidat sélectionné. Sans grande conviction sur cette molécule, Bruno Lina précise qu'elle ne doit sa présence qu'à la demande de l'OMS et de l'état français! Pourtant l'étude in vitro à laquelle il se réfère pour justifier la présence du bras remdésivir dans Discovery montre aussi l'efficacité de l'hydroxychloroquine sur le virus (1)... Il n'en soufflera pas un mot dans la vidéo de présentation de l'Inserm (3). Cette invitée de dernière minute ne semble pas être la bienvenue.

Présentation des molécules de Discovery par Bruno Lino

Place nette pour les vaccins

Le choix d'administrer tardivement toutes ces molécules donne le sentiment que l'essai Discovery n'a été mis en place que pour montrer l'absence d'efficacité de chacune d'elles et faire du développement d'un vaccin la seule issue possible.

Bill Gates (l'un des principaux contributeurs de l'OMS) enjoint d'ailleurs les dirigeants de la planète à « fournir le financement nécessaire au développement d’un vaccin ». Et le milliardaire de préciser : « Les chercheurs qui travaillent déjà au moins actuellement à huit vaccins potentiels contre le covid-19, sont convaincus qu’un d’entre eux sera mis au point dans les 18 mois qui viennent. [...] Cette échéance ne sera respectée que si le financement suit en suffisance ». Enfin pour Bill Gates il est crucial de prendre en compte le coût engendré par ce vaccin. « Les entreprises privées qui sont prêtes à produire le vaccin ne devraient pas le faire à perte. Cela étant, chaque vaccin contre le covid-19 devra être considéré comme un "bien public mondial" et donc rester abordable et accessible pour tout le monde », explique-t-il début avril (4).

En résumé Bill Gates exige de l'argent pour développer les vaccins, encore plus pour les produire et encore davantage pour les distribuer. Racket ou hold-up ? Le documentaire « L’OMS : dans les griffes des lobbyistes ? » (arte.tv, 2016) réalisé par Jutta Pinzler et Tatjana Mischke donne un aperçu de la dérive de cette institution.

Polémique en France

Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille, infectiologue de renommée mondiale a suivi la piste de l’hydroxychloroquine utilisée en Chine en lui associant un antibactérien (azithromycine). Son équipe a produit rapidement les données d'une série de 24 malades qui confirmaient la baisse des charges virales déjà observée en Chine. En l'absence d'autres thérapeutiques, lui et son équipe ont alors proposé une stratégie simple pour faire face à l'épidémie : tester sans attendre, traiter avec l'hydroxychloroquine + azithromycine afin d'éviter une évolution défavorable au groupe de patients atteints de formes modérées et prendre en charge dans les meilleures conditions ceux nécessitant de soins plus poussés.

Ceci a déclenché un véritable cataclysme. Un déluge de critiques, de haine et de menaces s'est abattu subitement.

Les médias ont tout d'abord moqué le look de l'éminent professeur s'autorisant un jugement au faciès honteux. Puis ils ont relayé les craintes farfelues émises par les  "experts" sur les effets secondaires d’un produit antipaludéen utilisé depuis des décennies et dont le profil de sécurité d’emploi est parfaitement connu. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui collecte les effets secondaires déclarés chaque année sur les médicaments n'a jamais cru bon intervenir pour faire cesser ces fausses allégations. Pire, elle a trainé des pieds pour produire les rapports de pharmacovigilance des années antérieures réclamés par le collectif #Covid19-LaissonsLesMédecinsPrescrire. Trop tard, le mal était fait.

Tous se sont d'emblée entendus pour dénigrer les études qui permettaient de faire de l’association hydroxychloroquine + azithromycine un traitement acceptable contre le covid-19 dans sa forme modérée.

Ces "experts" vendus aux laboratoires pharmaceutiques (5) auront œuvré pour écarter les vieilles molécules au profit de l'innovation. Preuve en est : un décret du ministre de la santé en date du 26 mars 2020 finit par encadrer la prescription de l’hydroxychloroquine en l'interdisant purement et simplement aux malades qui ne sont pas hospitalisés avec des formes graves conformément à l’avis du haut conseil de la santé publique. Un mois plus tard, les "experts" auditionnés après la parution (22 mai 2020) sur le Lancet de l'incroyable fraude Surgisphère, dépubliée dans la foulée, font à nouveau la démonstration à tout le moins de leur conflit d'intérêts - l'incompétence crasse étant difficilement envisageable à ce niveau de responsabilité - en qualifiant Surgisphère d'étude correctement menée (sic). Leur avis sinistre du 24 mai 2020 (répondant à une demande de la direction générale de la santé du samedi 23 mai 2020) relatif à l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le covid-19 entraine l'arrêt des essais avec cette molécule en France.

Et pour enfoncer le clou, le 9/06/2020 le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, faisant référence à un nouvel avis du Haut Conseil de la santé publique finit par restreindre la prescription d'antibiothérapie pour les patients atteints de covid-19 (6).


  1. Wang, M., Cao, R., Zhang, L. et al. Remdesivir and chloroquine effectively inhibit the recently emerged novel coronavirus (2019-nCoV) in vitro. Cell Res 30, 269–271 (2020). https://doi.org/10.1038/s41422-020-0282-0 (nature.org)
  2. A Trial of Lopinavir–Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19 (nejm.org)
  3. Présentation de Discovery : Démarrage de l'essai clinique contre le COVID-19 - 24 mars 2020. (Inserm)
  4. Bill Gates lance un appel aux dirigeants du monde et propose trois mesures dans la lutte contre le coronavirus - 12 avril 2020. (lalibre.be)
  5. Discovery : les experts français qui cherchent un traitement contre le Covid sont-ils sous l'influence des labos ? - 18 mai 2020. (marianne.net)
  6. Covid-19 : restriction de la liberté de prescrire de l'azithromycine, un déni de soin pour les patients ? - 09/06/2020. (francesoir.fr)